Ces plantes sont produites en France mais aussi et surtout dans d’autres pays: Europe, Asie, Afrique du nord, Amériques …
Au départ, un producteur local va produire selon certaines règles la plante médicinale, qui après avoir été récoltée, sera le plus souvent livrée a un importateur, puis transportée vers un laboratoire pharmaceutique européen ou français.
Pour illustrer l’importance des contrôles, je voudrais revenir sur le cas de l’anis étoilé, ou badiane de Chine, dont tous les lots furent rappelés il y a quelques années, rappel qui fut suivi d’une longue période ou l’anis étoilé fut indisponible.
Comment a-t-on pu en arriver là?
L’anis étoilé entre dans la composition de mélanges digestifs, et traditionnellement est utilisée pour préparer les “vins chauds” et certaines pâtisseries. il est d’un usage courant en France.
Or, cette année là, des cas d’intoxications touchant principalement des enfants ont fait penser a la badiane du japon, dont on connaît les effets toxiques.
Les 2 badianes (Japon et Chine) sont très proches morphologiquement, et je vous invite a regarder la photo ci jointe, avec en haut le véritable anis étoilé (illicium verum hook) et en bas le fruit toxique de la badiane du japon (illicium anisatum).
Le fruit de la badiane du Japon est légèrement plus petit, de couleur brun-jaune plus intense, plus trapu, et chaque “pointe” du fruit est en forme de bec pointu et recourbé.
Mais il paraît bien difficile d’établir visuellement la différence entre les 2 fruits, surtout s’ils sont mélangés.
Suite a une erreur de manipulation ou au comportement peu scrupuleux d’un des maillons de la chaîne, de la badiane du Japon fut mélangée à un lot de badiane de Chine, avec des accidents dans 2 pays d’Europe.
Grâce aux contrôles effectués en France, la falsification fut vite découverte, et le principe de précaution engendra le rappel de tous les lots.
Les 2 niveaux de contrôle
Niveau 1
La plante médicinale est d’abord livrée à un laboratoire pharmaceutique dont la responsabilité est de vérifier que la plante est conforme aux critères de la pharmacopée Française ou Européenne.
Il s’agit à ce niveau de s’assurer que la plante ne présente aucune falsification, n‘est pas parasitée, ne contient pas trop d’éléments étrangers (par exemple: pas trop de bouts de tiges quand la plante est une feuille), et que la teneur en principe actif est bien conforme.
Niveau 2
Puis la plante médicinale est livrée au pharmacien d’officine, qui assure le 2° contrôle. La plante en vrac est à nouveau contrôlée visuellement.
Pour ma part, j’effectue aussi un contrôle microscopique dans certains cas. Je vous invite a regarder la photo concernant le contrôle que j’effectue sur un lot d’anis étoilé:
- Je vérifie les dimensions sur quelques fruits, 12 a 20 mm de long, et 6 à 11 mm d’épaisseur, le pédicelle mesure 6 mm de large, la graine pouvant atteindre 8mm.
- Le fruit ne doit pas être “trapu”, les pointes ne sont ni recourbées, ni en “bec pointu”, le point d’attache du pied ne doit pas présenter d’anneau.
- Puis, dans certains cas, je termine par un diagnostic microscopique, où je dois trouver de grandes cellules caractéristiques avec des dimensions particulières que je calcule avec une vis micrométrique.
- Pour terminer, je valide le lot, et celui ci peut être vendu.
En conclusion, cet exemple vous démontre plusieurs évidences:
- Les plantes arrivant du monde entier, avec des intermédiaires, il faut impérativement des contrôles effectués si possible par des pharmaciens avant leur utilisation par le grand public.
- Deux contrôles successifs permettrons au consommateur d’avoir une certaine garantie de la qualité de la plante médicinale (laboratoire pharmaceutique puis pharmacien d’officine).
- En dehors du circuit officinal, c’est au consommateur de faire son choix, et de s’assurer de la qualité des plantes qui lui sont vendues.
Pour ma part, je suis adepte des contrôles, que j’effectue régulièrement car c’est une gage de qualité pour votre choix de plantes médicinales.